Page:Cicéron - Œuvres complètes - Panckoucke 1830, t.9.djvu/233

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pour triompher. À l’entrée du temple s’élevait une colonne appelée bellica, d’où le consul, quand le sénat avait résolu de faire la guerre à quelque peuple, lançait un javelot vers la région où ce peuple habitait.

(Note de M. Gueroult jeune.)

XVII. (38). La guerre des pirates. La flotte de Mithridate ayant été détruite, soit par les tempêtes, soit par Lucullus, les marins échappés à ces désastres se livrèrent à la piraterie. Toute la Méditerranée fut infestée de corsaires. Ils enlevaient tous les convois. Plus de sûreté ni pour les citoyens, ni pour les magistrats qui s’embarquaient. Les corsaires eurent l’audace de paraître à l’embouchure du Tibre. Ils pillèrent les temples et les villes maritimes d’Italie. Dispersés sur la mer, ils formaient entre eux une espèce de république, gouvernée par des chefs très-habiles dans la marine. La Cilicie était le lieu le plus ordinaire de leur retraite : là étaient leurs arsenaux et leurs magasins.

(Note du même.)

(39). A Vélie. — Helea-Velia, aujourd’hui Castel a mare delia Brucca, ville de la Lucanie, fondée par les Phocéens ; patrie de Zénon le philosophe.

XVIII. (40). De faire construire un vaisseau. {Voyez, sur la défense faite par la loi à tout sénateur d’exercer le négoce, la note 84 de la seconde Verrine, seconde Action, ch. XLIX.)

XIX. (41). Aucun salaire. Tite-Live atteste ce fait (liv. I, ch. 55).

(42). Un bienfaiteur si généreux. Non-seulement Verrès les avait dispensés de fournir un bâtiment avec son équipage, mais il leur avait remis leur prestation de soixante mille boisseaux de blé. (Le texte ici porte par erreur le chiffre 40.)

43. Un digne élève des féciaux. Tout ce morceau est une ironie soutenue contre Verrès. — Les féciaux étaient ainsi appelés du mot fari. On les nommait aussi oratores. Institués par Numa, ils étaient

au nombre de vingt. Ils étaient en quelque sorte les dépositaires de la science diplomatique chez les anciens ; ils rédigeaient les traités, et en interprétaient l’exécution ; ils étaient également chargés de prononcer les déclarations de guerre. Leur caractère était sacré. Cette institution parait avoir été empruntée aux Pélasges, qui peuplèrent dans l’origine l’Italie aussi bien que la Grèce, et dont les armées étaient toujours précédées de ces hommes sacrés qui ne portaient d’autres armes qu’un caducée orné de bandelettes.