Page:Cicéron - Œuvres complètes - Panckoucke 1830, t.9.djvu/283

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marquée par la rangée d’oliviers, il lui fallut se dérober par la fuite aux traits et à l’attaque violente d’Antiochus et de ses compagnons. En même temps, ses amis et ceux qu’il avait invités à l’accompagner prennent la fuite, saisis de terreur, ainsi que vous l’a déclaré un des témoins de nos adversaires. Sur la plainte de Cécina, le préteur P. Dolabella (16) rendit l’ordonnance d’usage concernant les violences commises avec des gens armés, laquelle, sans aucune clause (17), portait seulement : Celui qui a été chassé sera rétabli dans sa possession. Ébutius prétendit que l’ordonnance ne lui était pas applicable (18). Chacun a consigné une somme (19) ; et tel est, juges, le procès que vous avez à décider.

IX. Il était pour Cécina surtout à désirer, d’abord de n’avoir de procès avec personne ; en second lieu, de n’en avoir point avec un si méchant homme ; enfin, s’il en avait, que ce fût avec un homme si extravagant : car, autant la méchanceté d’Ébutius nous nuit, autant son extravagance nous sert. Par sa méchanceté, il a rassemblé, armé des hommes qui ont servi d’instrumens à sa violence, et en cela il a nui à Cécina ; mais il l’a servi en ce que c’est dans les actes mêmes de sa scélératesse qu’il a été chercher des témoignages, et qu’il s’en appuie. Dans cette cause, j’ai donc résolu, juges, avant d’en venir à ce qui concerne ma défense et mes témoins, de faire usage des aveux d’Ébutius et des témoignages qu’il invoque. Quels sont les faits dont il convient, et si volontiers, qu’il paraît moins les avouer que s’en glorifier ? « J’ai appelé, j’ai réuni, j’ai rassemblé des hommes ; j’ai empêché Cécina d’approcher, en menaçant sa vie. Armé d’un glaive, dit-il (et c’est devant vous qu’il tient ce langage ! ), je l’ai repoussé, je l’ai glacé de terreur. » Mais que disent ses témoins ? Un