Page:Cicéron - Œuvres complètes - Panckoucke 1830, t.9.djvu/73

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clure que les Mamertins ne vous ont point donné d’argent, pourquoi n’en conclurait-on point aussi que le vaisseau ne vous a rien coûté, parce que vous ne pouvez produire aucun écrit qui constate de votre part aucun achat de matériaux, aucun marché de construction ?

Mais si vous n’avez point exigé de vaisseau des Mamertins, c’est qu’ils sont nos confédérés. Puissent les dieux vous entendre ! Nous avons donc enfin un digne élève des Féciaux (43), un modèle de religion, un scrupuleux observateur de la foi des traités ! Oui, que tous les préteurs qui vous ont précédé soient livrés aux Mamertins ; il le faut, puisqu’ils ont exigé d’eux un vaisseau, sans respect contre la teneur des traités. Homme saint et religieux ! pourquoi en avez-vous exigé un des Taurominiens, qui sont aussi nos confédérés ? Comment nous ferez-vous croire, le droit des deux peuples étant le même, que l’argent ne soit pour rien dans la différence que vous avez mise dans le traitement de l’un et de l’autre ? Et si je démontre que tels sont nos traités avec ces deux peuples, qu’une clause expresse dispense les Taurominiens de fournir un vaisseau, qu’il est spécifié formellement, dans ces mêmes conventions, que les Mamertins y sont obligés ; et que cependant Verrès, au mépris de ces traités, a imposé aux Taurominiens cette contribution, dont il a déchargé les Mamertins, qui pourra douter que le Cybée n’ait été pour ceux-ci un titre plus puissant que le traité d’alliance en faveur des Taurominiens ? Traité D’alliance Des Mamertins Et Des Taurominiens Avec Le Peuple Romain.

XX. Par cette exemption, qu’il vous plaît d’appeler un bienfait, et qui n’est évidemment que le résultat d’un trafic