Page:Cicéron - Œuvres complètes Nisard 1864 tome 4.djvu/225

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DE LA DIVINATION, LIV. IL interprètes de songes. Nous ne devons voir en eux que des fainéants, des fous et des nécessi- teux, des hommes sans art, sans étude, aussi superstitieux qu’impudents. Ils ne savent où al- ler, et ils veulent guider les autres. Ils deman- dent une obole en retour des trésors qu’ils nous promettent : qu ils en déduisent l’obole , et qu’ils nous donnent le reste. » Voilà ce que dit Ennius , lui qui peu de vers auparavant reconnaît l’exis- tence des Dieux , mais en ajoutant qu’ils ne s’in- quiètent point de ce que font les hommes. Pour moi, convaincu qu’ils s’en occupent, qu’ils nous avertissent, qu’ils nous dévoilent l’avenir, j’admets la divination, tout en rejetant les abus, fruits de l’ignorance, de l’orgueil et de l’imposture. Quin- tus ayant ainsi parlé: Vous êtes venu bien pré- paré, lui dis-je Lacune. LIVRE SECOND. I. Toutes les fois que j’ai songé aux meilleurs moyens d’être utile à ma patrie, et de servir ainsi sans interruption les intérêts de la république , pensées qui me préoccupent souvent .et longue- ment , rien ne m’a paru plus propre à ce dessein que d’ouvrir à mes concitoyens, comme je crois l’avoir déjà fait par plusieurs traités, la route aux nobles études. Ainsi dans celui que j’ai in- titulé Horlensius je les ai exhortés de tout mon pouvoir à se livrer à l’étude de la philosophie. Dans mes quatre livres Académiques je leur ai montré quelle sorte de philosophie me semblait la moins arrogante, la plus positive, et la plus propre à for- mer le goût. Enfin, la connaissance des vrais biens et des vrais maux étant le fondement de toute la philosophie, j’ai épuisé ce sujet important dans cinq livres consacrés à faciliter l’intelligence de tout ce qu’on a dit pour et contre chaque sys- tème. Dans cinq autres livres de dissertations, les Tusculanes, j’ai recherché quelîesétaient pour l’homme les principales conditions du bonheur: le premier traite du mépris de la mort, le se- cond du courage à supporter la douleur, le troi- sième des moyens d’adoucir les peines , le qua- trième des autres passions de l’âme, et le cin- quième enfin développe cette maxime qui jette un si vif éclat sur l’ensemble de la philosophie, que la vertu seule suffit au bonheur. Ces travaux terminés, j’ai écrit sur la nature des Dieux trois livres comprenant tout ce qui se rattache à cette question ; et pour remplir ma tâche dans toute son étendue, j’ai commencé à traiter de la divination : quand j’aurai joint à ces deux livres , selonmon dessein, untraité du Destin, n’aurai-je pas épuisé la matière? A ces ouvrages ajoutons six livres de la République, écrits à l’époque à laquelle je tenais les rênes du gouvernement de l’État; question immense, intimement liée à la philosophie, et largement traitée par Platon, Aristote, Théophraste, et toute la famille des Pé- ripatéticiens. Que dirai-je de ma Consolation, qui , après avoir remédié à mes propres maux , soulagera davantage encore , j’espère, ceux des autres? Parmi ces divers écrits , j’ai publié der- quœstus causa bariolentur, ne psycbomantia quidem , qui- bus Appius amicus tuus uti solebat, agnoscere. Non habro denique nauci Marsum augurem, Non vicanos aruspices, non de circo aslrologos , Non Isiacos conjectures, non interprètes soninium. Non enim snnt iiartedivini , aut scienlia, Sed superstitiosi vales, impudentesque barioli, Aut inertes, aut insani, aut quibus egestas imperat; Qui sibi semitam non sapiunt, alteri raonstrant viam; Quibu’ divitias pollicentur, abiis dracbmam ipsi petunt. De bis divitiis sibi deducant dracbmam, reddant cetera. Atque haec quidem Ennius , qui paucis ante versibus esse deos censet, sed eos non curare opinatur, quid agat bu- ta anum genus. Ego autem , qui et curare arbitrer, et mo- nereetiamac multapraedicere, levilate, vanitate, malitia ee!usa, divinationem probo. Qure quum dixisset Quintus, Prœclare tu quidem , in- quam,paratus ***. Dcsunt pauca quœdam. LIBER SECUNDUS. I. Quœrenti mibi , multumque et diu cogitanti , quanam re possem prodesse quam plurimis , ne quando intermit- terem considère reipubliese, nulla major occurrebat , quam si optirriarumartiumviaslraderem meiscivibus ;quodcom- pluribus jam libris me arbitrer consecutum. Kani et co- hortati sumus, ut maxime potuimus, ad philosopbiae stu- dium eo iibro, qui est inscriptus Hortensius; et, quod genus pbilosopbaixii minime anogans, maximeque et cons- tansetelegans arbitraremur, quatuor Academicis libris os- tendimus. Quumque fundamentum esset pbilosopbiae posi- tumin finibusbonorumet malorum, perpurgatusest islocus a iiobis quinque libris, ut, quid a quoque, et quid contra quemque pliilosopbum dicerelur, intelligi posset. Totidem subsecuii libri Tusculanarum disputationum, res ad béate vivendum maxime necessarias aperuerunt. Primus enim est de contemnenda morte; secundusde toleran’do dolore; de aegritudine lenienda tertius ; quartus de reliquis animi perturbationibus; quintus eum locum comnlexus est, qui totam philosopbiam maxime illustrât . docetenim , ad beale yivendun? virtulem se ipsaesse contentam. Quibus rébus editis, très libri perfecti sunt de Natura deorum ; in qui- bus omnis ejus loci qua’stio continetur. Quœ ut plene es- set cumulateque perfecta, de divinatione ingressi sumus bis libris scribere. Quibus (ut est in animo) de Fato si ad- junxerimus , erit abunde satisfactum toti buic quœstioni. Atque bis libris annumerandi sunt sex de Piepublica , quos tune s^ripsimus, quum gubernacula reipublicae tenebamus : magnus locus , philosopbiaeque proprius, a Platone, Aris- totele, Tbeopbrasto , totaque Peripateticorum familia trac- tatus uberrime. Nam quid ego de Consolatione dicam ? qure mibi quidem ipsi sane aliquantum medelur; ceteris item inuJtum iliam profuluram puto. Inlerjectus est etiani nus