Aller au contenu

Page:Cicéron - Œuvres complètes Nisard 1864 tome 4.djvu/342

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
332
CICÉRON.

[Etait-ce une folie à Curius que de dédaigner les largesses de Pyrrhus, et de refuser l’or des Samnites ? ] Nonius, ii, 488. [Caton nous disait qu’il ne manquait pas, en arrivant dans ses terres de la Sabine, d’aller visiter le foyer près duquel était assis Curius, lorsque les Samnites, naguère ses ennemis, alors ses clients, vinrent lui offrir des présents qu’il rejeta.] Nonius, ii, xii, 19.

XXIX…… Gracchus respecta les droits de ses concitoyens ; mais il méconnut ceux des alliés et des Latins, et foula aux pieds les traités. Si ces entreprises se renouvellent, si cette licence s’étend plus loin et ruine nos droits pour y faire succéder la violence ; si un jour ceux qui nous obéissent encore par affection ne sont plus contenus que par la terreur, je tremble, non pas pour nous qui à notre âge n’avons plus guère de jours à offrir à notre pays, mais pour nos fils et pour l’immortalité de notre empire, immortalité qui nous était acquise avec les institutions et les mœurs de nos ancêtres.

XXX. Quand Lélius eut achevé de parler, tous ceux qui étaient présents lui témoignèrent l’extrême plaisir que leur avait fait son discours. Mais Scipion, plus charmé encore que les autres, et comme transporté de joie, lui dit : O Lélius ! vous avez défendu bien des causes avec tant d’éloquence, que je n’aurais osé vous comparer ni Servius Galba notre collègue, que vous regardiez de son vivant comme le premier de nos orateurs, ni même aucun de ces grands maîtres d’Athènes. (LACUNE)…… [Deux choses lui avaient manqué pour parler en public, l’assurance et la voix]…… Nonius, iv, 7l…… [les gémissements des malheureux renfermés dans ses flancs faisaient mugir ce taureau] Scoliaste de Juvénal, p. 215.

XXXI…… Peut-on reconnaître une république, c’est-à-dire, la chose du peuple, dans une cité où tous les citoyens étaient opprimés par la cruauté d’un seul, où il n’y avait plus de droits, de concours, de société, où était anéanti tout ce qui fait un peuple ? Tel fut également le destin de Syracuse. Cette ville admirable, que Timée appelle la plus grande de toutes les villes grecques et la plus belle du monde, cette citadelle incomparable, ce double port qui pénètre jusqu’au sein de In cité, ces quais étendus baignés par les eaux, ces larges rues, ces portiques, ces temples, ces murailles, toutes ces merveilles rassemblées ne faisaient pas que, sous la verge de Denys, Syracuse fût une république ; car aucune d’elles n’appartenait au peuple, et le peuple lui-même appartenait à un seul homme. Ainsi donc là où domine un tyran, il faut conclure, non pas comme nous disions hier, que la société est mal gouvernée, mais, comme la raison nous y contraint, qu’il n’y a plus de société.

XXXII. Lélius. C’est parfaitement dit ; et je vois déjà où tend ce discours. —Scipion. Vous voyez donc que sous l’empire absolu d’une faction on ne peut pas dire non plus qu’il y ait de société. — Lélius. C’est mon sentiment. — Scipion :