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Page:Cicéron - Œuvres complètes Nisard 1864 tome 4.djvu/351

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du grand homme d’État dont j’ai tracé dans la République un portrait assez fidèle, selon votre témoignage. Voyez-vous bien quel doit être l’objet constant de ses pensées et de ses soins ? Vous savez ce que dit Scipion dans le cinquième livre : Comme le pilote se propose d’arriver au port, le médecin de rendre la santé, le général de vaincre l’ennemi, ainsi le politique travaille sans cesse au bonheur de ses concitoyens ; il aspire à fixer parmi eux la richesse, la puissance, la gloire, la vertu. C’est là le plus noble et le plus magnifique emploi du génie de l’homme, et ce doit être son ouvrage. Cicéron, ad Attic. viii, 11. Et s’il en est ainsi, à quoi bon cet éloge accordé par vos philosophes au grand politique, qui consulte, à les entendre, beaucoup plutôt les intérêts du peuple que ses caprices ? Saint Augustin, Ep. 104.

VII. Tullius ne l’a point caché dans son traité de la République : en parlant du grand citoyen, il dit qu’on doit le nourrir de gloire ; et dans cet esprit, il rappelle que les anciens Romains ont fait bien des. merveilles par amour de la gloire. Id., De Civ. D., v, 13. Tullius dit dans sa République que le grand citoyen doit être nourri de gloire, et que la république est florissante tant qu’il est honoré de tous. Pierre de Poitiers, Epist. ad Calum. La vertu, le travail, la vie active, donnent à l’âme du grand homme toute sa perfection ; à moins qu’une humeur trop vive, un caractère bouillant et intraitable ne l’emportent…… Nonius, iv, 2. C’est cette vertu qu’on appelle la force ; elle comprend la grandeur d’âme, et le mépris de la douleur et de la mort. Id., iii, 70.

VIII. Marcellus était ardent et fougueux ; Fabius, retenu et réfléchi. Id., iv, 261. Celui qui a connu sa violence et ses emportements terribles… Id., iv, 55. Ce qui arrive souvent non-seulement aux individus, mais aux nations les plus puissantes…… Id.., iv, 60… S’étendant jusqu’aux limites du monde. Charisius, i, p. 112… parce qu’il pourrait communiquer à vos familles les chagrins de sa vieillesse. Nonius, i, 1170.

IX. Cicéron dans la République : Le Lacédémonien Ménélas avait une douce et séduisante éloquence. Et dans un autre endroit : Qu’il cherche la brièveté dans le discours. Sènèque dans Aulu-Gelle, xii, 2. Il ne faut pas, comme Cicéron le dit si bien, qu’une perfide éloquence puisse surprendre la religion des juges. Nous citons ici ses propres paroles : Puisqu’il n’est rien dans un État qui doive être plus à l’abri de la corruption que les suffrages et les arrêts de la justice, je ne comprends pas pourquoi l’on châtie ceux qui les corrompent à prix d’argent, et l’on tient en grande estime ceux qui les corrompent par l’éloquence. Pour moi, je trouve les derniers corrupteurs plus dangereux et plus coupables que les premiers, parce que l’argent n’a aucune prise sur un juge intègre, tandis que l’éloquence peut le séduire. Ammien, Marcellin, xxx, 4.