MON CHER LECTEUR
Velqves-unn de mes
Amis, ayant desiré que je
m’étendisse un peu plus
touchant la maniere d’enseigner
le Latin aux enfans, que je
n’avois fait dans diverses
Prefaces de traductions que j’ay données au
Public, ou je me suis contenté de
representer principalement, que la conduite
qu’on y garde est longue, difficile, & peu
naturelle, & que je croyois qu’il y en
pourvoit avoir une autre plus courte, plus facile,
& plus conforme à la nature, c’est à dire
à la raison : je tascheray de les satisfaire
dans celle-cy le plus brevement qu’il me
fera possible, où j’ay travaillé à bastir, apres
avoir travaillé dans les autres à détruire.
Car c’est ainsi qu’il falloir commencer, par
ce qu’il n’y a rien qui empesche davantage
d’examiner sagement les diverses opinions
& usages qui s’intoduisent dans le monde,
que les préjugez de la Coustume, laquelle