Page:Cinq nô.djvu/132

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a la nage, et l’intervalle d’un ch6 (‘), tantot paraissant au-dessus des flats, tantdt submergé, il est emporté par eux.

ec A ce moment, Kumagai no jiro Naogane, homme du · pays de Musashi [agité de cette pensée] : •< Ah ! que je as voudrais lutter corps à corps avec un adversaire as digne de moi! » apparait sur le rivage qu'il fouille du regard de l'Est a l’Ouest. Il apercoit Atsumori, et soudain poussant son cheval dans la mer, il crie .· as C’est bien un as général que j’apercois. Ab ! qu’il est indigne de vous de as vous jeter ainsi a la mer ! Revenez, revenez ! Celui << qui vous parle ainsi, c’est le premier guerrier du as Japon, Kumagai no Jirô Naozane, homme du pays de . ec Musashi. » A ces mots, — quelle fut la pensée d’Atsumori ? — il tourne la tête de son cheval et le fait nager vers la plage. A peine les pieds de son cheval ont·ils touché le fond, il jette au loin son arc et ses flèches, tire son sabre, et le tenant levé au-dessus de son front, gravit la pente du rivage en appelant son adversaire à grands cris. Mais Kumagai l’attendait et était en garde ; sans le laisser arriver jusqu'à terre, il fait bondir son cheval dont les sabots font jaillir l'écume ; les sabots se joignent, les deux guerriers se saisissent à bras le corps et tombent avec un bruit sourd sur le rivage à la lisière battue des vagues. Deux fois, trois fois ils roulent l’un sur l’autre, tantôt dessus, tantôt dessous. Mais Atsumori est jeune et sans force; Kumagai est un vieux guerrier : a la fin, il prend le dessus. De ses genoux, il presse vigoureusement à gauche et à droite les épauliéres de l’armure de son adversaire, et Atsumori ne peut plus faire un mouvement. Kumagai tire sa

(') Un peu plus de cent mètres.