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Page:Cinq nô.djvu/158

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Au cours de leur voyage sous des cieux incertains,
Les jours se succèdent, les mois, l'année
Passent, et au retour du printemps,
Retirés à Ichi-no-tani,
Un moment ils demeurent ici, à la baie de Suma.

SHITE

De la montagne d’arrière (1) le souffle du vent tombait.

CHOEUR

Et la lande était glacée. Au rivage de la mer agitée
Les bateaux étaient attachés ; et de nuit et de jour,
La voix des oiseaux de mer et nos manches
Étaient trempées (2) par les vagues. Sur un oreiller de galets,
Dans les huttes des pécheurs, nous dormions parmi eux,
Ne connaissant (3) plus que des gens de Suma. Entre les pins allongés sur la gréve (4),
Voici s'élever la fumée du soir (5); nous cassons et étendons la bourrée, comme on l'appelle (6),
Plongés dans nos tristes pensées. C’est en ce pays sauvage de Suma
Que nous avions établi notre demeure,
Et nous étions à la fin devenus vraiment des gens de Suma :
A quelle triste extrémité était réduit notre clan !

SHITE

Or, c’était le soir du sixième jour du second mois ; mon père Tsunemori nous avait réunis, et nous chantions des imayô (7) et nous dansions des danses.

WAKI

Ah ! c’était donc là la fête qui fut donnée ce soir-là ! Et