Page:Cinq nô.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.




INTRODUCTION

I. — ORIGINE DU NÔ.


La littérature dramatique du Japon a la rare fortune de posséder une forme originale : le sarugaku no nô, que l’on nomme communément aujourd’hui nôgaku, ou plus simplement nô.

Le nô est la première forme dramatique qu’ait connue le Japon ; avec lui naquit une nouvelle branche de la littérature. C’est lui qui, le premier, à la place ou plutôt à côté de la danse, mit une action sur l’antique estrade, qui du coup devint une scène ; grâce à lui les mouvements et les formes, la beauté plastique de la danse revêtirent des personnages précis qui vécurent et agirent devant les spectateurs. Et sans doute, à l’origine, cette action fut très simple : elle ressemblait plus à une suite de tableaux qu’à ce que nous sommes accoutumés d’entendre sous le nom d’action dramatique, et n’était évidemment conçue que comme élément secondaire, raison ou occasion de développements lyriques, de