Page:Cinq nô.djvu/62

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

. -·" 1 m INTRODUCTION avec les premieres danses dont l’ensemble, fort accru depuis, forma le gigaku et le bugaku. A en iuger par ceux qui sont conservés, notamment dans les musées de Nara et de Kyoto, dans le trésor du temple d’ltsuku- shima et .de quelques autres, les premiers masques étaient souvent de caractére forcé, d’exécution violentc, et parfois de dimensions excessives. Tres vivants pour- tant et d’expression puissante, il y éclate une imagina- tion, une fantaisie énormes, une sorte de maitrise ou de virtuosité dans la deformation de la figure humaine. Les premiers masques furent, dit-on, faits de sciure de bois agglomérée qu’on renforcait d’un tissu, d’une trame, _ servant d’armature, et qu’on recouvrait d’une couche de E laque. Le genre de travail nécessité par cette fabrication ` lui avalu le nom de afrappe »; on dit en japonais: as frapper un masque » (men wa utsu). Ce n’est que plus tard qu’on commenca at les sculpter sur bois. L’usage qu’en firent les anciennes danses de dmgaku et de sarw gaku, puis les n6 qui en sortirent, porta cet art a un trés haut degré de perfection. ll cut ses maitres et ses écoles, et il faut lui faire une place importante dans l’histoire de la sculpture a cette époque. ¥ Les masques de no se différencient des anciens par plusieurs particularités. Tout d’abord, a part les mas- ques représentant quelques génies, les tengu par exem- ` . ple, ils affectent les dimensions de la figure humaine, et si l’on excepte ces mémes masques de tengu et ceux de démons, ils ne la déforment pas. La nécessité de laisser sortir la voix de l'acteur oblige cependanta faire la bouche toujours assez largement ouverte. La diversité des personnages qu’ils représentent demande autant d'expressions différentes que de masques; tous doivent 1 interpreter en quelque sorte une sorte de vie humaine, . l I