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compte ; la surcomposée, comme վարդապետեմ, j’endoctrine ; սահմանաբանեմ, je parle avec précision[1]

Le nombre. — Il y a trois nombres : le singulier, le duel et le pluriel. Le singulier, comme je fustige ; le duel comme nous fustigeons tous les deux ; le pluriel, comme nous fustigeons.

La personne. — Il y a trois personnes. La première est celle qui parle ; la seconde est celle à qui l’on parle ; la troisième est celle de qui l’on parle.

Le temps — On divise le temps en trois parties, qui sont : le présent, le passé, le futur. Le temps passé a quatre variétés, qui sont l’imparfait, le parfait, le plus-que-parfait et l’indéterminé ou l’indéfini. Ces temps s’accordent entre eux de trois manières différentes ; le présent avec l’imparfait, le parfait avec le plus-que-parfait, et l’indéfini avec le futur.


§ 15. De la conjugaison des verbes d’accent aigu et d’accent circonflexe.

La conjugaison est l’inflexion régulière des verbes. Il y a dix[2] conjugaisons de verbes d’accent aigu, qui se prononcent, la première avec un p (faible), ou avec un m,

  1. Ces mots, qui sont la traduction littérale du texte, ne rendent pas ce que l’auteur entend par surcomposé ; mais on trouve en français un exemple approximatif dans les mots porter, supporter, insupportable.
  2. On trouve ici dans l’un et l’autre exemplaire manuscrit de la version arménienne le mot ութ huit, mais on voit ensuite, dans les détails, que le nombre des conjugaisons d’accent aigu, est porté jusqu’à dix quoique pourtant dans l’original grec elles n’aillent pas au-delà de sept. Il est à croire que le traducteur ou quelques-uns des copistes en auront augmenté le nombre en raison de ce qu’il y a plus de lettres alphabétiques dans l’arménien que dans le grec. Nous remarquerons aussi que cette manière d’envisager les conjugaisons et de les diviser d’après leurs consonnes finales, n’est pas dans le génie de la langue arménienne dont les usages ont, sous ce rapport, plus de conformité avec le latin qu’avec le grec.