Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/10

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Ce n’est pas seulement une lutte engagée pour revendiquer les droits de Paris, pour faire un Paris libre dans une France esclave, pour donner à la grande capitale des grandes révolutions ses franchises municipales.

Nous sommes trop loin d’Étienne Marcel et trop près d’un idéal de justice plus conforme aux idées modernes pour que, dans l’esprit des combattants de la Commune, un Paris libre ne veuille pas dire : Guerre aux monopoles ! Plus de privilèges ! Émancipation de l’humanité ! République sociale universelle !

C’est ce que dit chaque coup de fusil qui part ; c’est ce que porte à l’ennemi chaque balle qu’on lui envoie.

Si 1871 n’a pas eu le temps de résoudre définitivement la question, il l’a au moins bien posée.

On sait maintenant à quoi s’en tenir.

Et si la réaction s’est montrée impitoyable dans la répression, c’est qu’elle savait bien que c’étaient ses privilèges et ses monopoles qu’elle avait à sauver.

Dans l’autre camp, dans celui des vaincus d’un jour, on comprit aussi que ce n’était pas tant pour tuer des hommes que pour tuer une Idée que les bourgeois tuaient à la tâche. 1871 a donc bien posé le principe de la lutte des classes ; de là, deux drapeaux en présence.

Et, bien que la réaction s’en soit donné à cœur joie, qu’elle ait amoncelé cadavres sur cadavres, et qu’elle ait cru faire disparaître à tout jamais les traces de ses crimes en enfouissant pêle-mêle les