Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/102

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qu’on leur devait, et l’autre, composée de petits rentiers qui n’avaient d’autres moyens d’existence que les revenus, souvent très maigres, qu’ils tiraient de la location de leur maison et, que, y compris le terme d’avril, ils auraient été neuf mois sans toucher un sou.

Évidemment encore, l’objection n’était pas sans valeur. Il y a certainement une différence à établir entre les spéculateurs, les possesseurs de grands immeubles et les petits propriétaires ne possédant qu’une bicoque qu’ils ont acquise à grand’peine et sur les revenus de laquelle ils vivent après s’être retirés des affaires.

Mais, en vérité, le moment nous paraissait mal choisi pour faire toutes ces distinctions.

Nous répondîmes que la situation des gens qui ne possèdent absolument rien était beaucoup plus digne d’intérêt ; que les travailleurs allaient avoir à recommencer le combat pour la vie, plus pauvres qu’à leur point de départ, puisqu’ils se trouvaient avec des dettes, des termes accumulés, et le peu qu’ils possédaient engagé au Mont-de-Piété ou ailleurs. Qu’en somme, les propriétaires, si gênés qu’ils fussent, n’en conservaient pas moins leur maison et qu’il leur suffirait d’une année ou deux pour combler leur déficit. En résumé, nous pensions que les événements que nous venions de traverser devaient être considérés comme une calamité nationale et qu’il n’était pas juste que les travailleurs en supportassent, seuls, les conséquences désastreuses.

Cet argument parut ébranler quelques-uns de