Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/106

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meute réactionnaire me traitât de scélérat et de monstre sans la moindre parcelle d’intelligence, j’insistai pour que le décret sur les loyers fût voté sans phrases et de suite, parce qu’après tout je ne me croyais pas à l’Hôtel-de-Ville pour m’apitoyer sur le sort des propriétaires plus ou moins intéressants, et qu’en outre, le décret sur les loyers était un des rares décrets dont l’exécution fût immédiatement réalisable.

Nous fûmes donc obligés de tenir, le soir, une seconde séance. Il était plus de minuit que nous discutions encore.

Les citoyens Delescluze, Félix Pyat et Gambon insistaient pour la clôture des débats et se prononçaient pour la solution la plus favorable aux locataires.

Énergiquement appuyés par quelques autres collègues, voici les derniers arguments que nous fournîmes en faveur de la remise totale des termes dus :

« Étant tous d’accord que les travailleurs sont dans l’impossibilité absolue de payer les termes arriérés et le terme courant, nous n’y reviendrons plus ; mais considérant que Paris, pendant le siège, n’était, en réalité, qu’une caserne et que tous nous étions soldats, nous demandons à être traités comme tels, c’est-à-dire n’avoir pas de loyer à payer, attendu qu’il était tout naturel qu’on fournit gratuitement la nourriture et le logement aux soldats citoyens qui défendaient la capitale.

« Qu’en outre, il serait de la plus grande injustice de leur faire payer la location de logements