Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/119

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le regretté citoyen Ranvier, du XXe arrondissement, mort en 1880, présidait la séance du 25 avril, assisté des citoyens Arthur Arnould et Vermorel.

Lorsque le président eut donné lecture de la proposition Avrial, le citoyen Léo Meillet, tout en l’adoptant en principe, déclare qu’il serait immoral que les spéculateurs pussent profiter du décret et demande que le retrait des objets ne puisse avoir lieu sans un certificat délivré par le maire.

Le citoyen Arthur Arnould me combla de joie ! Jusqu’ici, dit-il, on ne s’est occupé des travailleurs qu’au point de vue militaire, cela ne suffit pas ; il est temps qu’on s’en occupe au point de vue social, et il se prononça pour la suppression du Mont-de-Piété et la gratuité des engagements.

Le citoyen Lefrançais se montra surpris qu’après avoir voté haut la main l’abolition du droit locatif pendant trois termes en faveur de tous les locataires de Paris, on hésitât à adopter ce décret ; et tout en reconnaissant qu’il y aurait bien quelques abus, il se déclara pour le projet Avrial.

La crainte de voir les spéculateurs bénéficier de cette mesure éternisa les débats et multiplia les amendements : exiger une pièce constatant l’identité du demandeur, c’était la rendre impraticable.

Le citoyen Malon le fit remarquer. Le citoyen Langevin, un brave cœur s’il en fut, jeta le premier le cri que je redoutais : et les finances ! sous prétexte de ne pas faire de sentiment dans les discussions, il dit que ce qui le préoccupait le plus était de savoir quels étaient les moyens financiers à employer pour appliquer le décret.