Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/151

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tembre 1792, il fut exécuté de douze à quatorze cents personnes dans les prisons de Paris, et l’on estime, à deux mille au moins, le nombre des individus noyés et guillotinés à Nantes.

Et qu’est-ce donc, à côté de ces chiffres, que les quelques exécutions qui eurent lieu à la Grande-Roquette et rue Haxo, aux derniers jours de la Commune agonisante ?

Les illustres pères des Benoîtons d’aujourd’hui ne s’en sont même pas tenus à exécuter tambour-battant les simples mortels qui conspiraient, voire même les prêtres et les nobles. Ils taillèrent plus en grand que cela ! Et quand les rois coalisés contre la Révolution osèrent la menacer, ils ne songèrent pas comme les Thiers et les Jules Favre à capituler honteusement. Ils répondirent aux meneurs des têtes couronnées en faisant raccourcir Louis XVI et Marie-Antoinette.

Voilà, j’espère, deux personnages qui ne valaient pas moins que le curé Deguerry et le banquier Jecker.

Et nous pourrions ajouter au bilan de la bourgeoisie le million d’hommes, au moins, massacrés sur les champs de bataille de l’Europe pendant les quelques années de terreur militaire qui suivirent son avènement au pouvoir et l’y maintint.

On pourra objecter que les bourgeois d’aujourd’hui ne sont pas responsables des moyens plus ou moins violents employés par leurs pères de 1789 et 1793.

À cela nous répondrons que s’en disant les héritiers et qu’ayant eu tous les bénéfices de ce grand