Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/168

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à des mouchards leur parut une mesure odieuse et indigne de la Commune.

Le citoyen Arthur Arnould s’épancha le premier et avec véhémence :

— Il résulte, dit-il, de ce que vient de dire Rigault, que le secret est maintenu. Je proteste énergiquement. Le secret est immoral ! C’est la torture morale substituée à la torture physique !

Et, au nom de notre honneur, il demanda que le secret ne fût maintenu dans aucun cas. Rigault haussait les épaules et soufflait à l’oreille de Ferré : « On ne fera jamais rien de sérieux avec ces sentimentalistes-là ! »

Et, cette fois, par exception, je n’étais pas compris dans le lot.

— Je ne m’explique pas, continua le citoyen Arthur Arnould, qui était très tenace aussi quand il s’y mettait, qu’après avoir combattu les errements du despotisme, nous tombions dans les mêmes lorsque nous sommes au pouvoir. De deux choses l’une : ou le secret est chose indispensable et bonne, ou elle est odieuse ; si elle est bonne, il ne fallait pas la combattre ; si elle est immorale, il ne fallait pas la maintenir.

La Commune victorieuse, Arnould avait raison ; en lutte et trahie de toutes parts, ses arguments n’étaient pas soutenables, d’autant plus que le secret n’était maintenu que pour les détenus considérés comme puissants et dangereux.

— La guerre aussi est immorale, répondit Rigault, et, cependant, nous nous battons.

Le citoyen Jourde dit que, bien que partisan de