Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/32

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plus à revenir sur le passé, qu’il n’y a à remuer les cendres éparses des fusillés ; en un mot qu’il n’y a plus à parler de la Commune puisque l’amnistie a été proclamée une mesure d’oubli et d’apaisement du haut de la boite à paroles de l’Assemblée nationale.

J’ai donc tenu à prouver de suite que, malgré l’amnistie, les amnistiés ne pouvaient pas désarmer, que ce soit-disant acte de clémence n’avait pas rendu à la vie ceux qu’on a enfouis dans les trous des cimetières, que cette mesure d’oubli n’avait pas consolé les femmes dont on a fusillé les maris et les enfants, que cette mesure d’apaisement n’avait pas empêché que deux principes ennemis fussent encore en présence.

Rien de plus simple après tout : que ceux qui, dans l’autre camp, ont des morts à pleurer, se souviennent aussi ; que ceux de nos adversaires qui croient à la supériorité de leurs principes, ne désarment pas non plus, ce qu’ils ont le soin de faire, du reste ; et qu’enfin, dans un camp comme dans l’autre, on ne parle plus de s’amnistier.


VIII
APRÈS L’AMNISTIE


Un rapide aperçu de la situation après quinze ans de République et à six ans de l’amnistie, prouvera d’une façon indéniable que les dirigeants n’ont