Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/84

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Les voilà organisés en société de résistance et en vue de l’action. Et lorsque les ouvriers ont recours à ces moyens, on les traite de perturbateurs.

Fatigués du mauvais vouloir du duc de Normandie, comme nous sommes en droit de l’être aujourd’hui du mauvais vouloir des bourgeois qui gouvernent, Étienne Marcel, suivi de quelques-uns des siens, pénètre dans le palais et fait massacrer sous les yeux du dauphin, trois de ses principaux conseillers ou maréchaux du palais.

Vous avez bien lu, citoyens : trois conseillers du prince sont exécutés là, séance tenante, et deux des cadavres tout chauds encore, sont lancés par la fenêtre pour qu’on sût bien au dehors ce qui venait de se passer dans le palais et qu’on se tint prêt à : Vivre ou mourir avec Étienne Marcel.

Je ne blâme pas, je constate, et j’approuve.

Le dauphin épouvanté, et cela se comprend, se coiffe du chaperon rouge et bleu, et, lâche comme tous les gouvernants lorsqu’ils ne se sentent plus en force, il jure à Étienne Marcel de tenir ses engagements à l’avenir.

Vous voyez donc bien, citoyens, que l’histoire en main, on est bien en droit de dire aux bourgeois qu’il leur sied mal de qualifier comme ils le font, les exécutions auxquelles le peuple en est parfois réduit un jour de révolution et qu’il n’est pas inutile non plus de leur mettre de temps en temps le nez dans leur passé.

En résumé, quels que soient les moyens révolutionnaires que le peuple puisse employer il n’in-