Page:Cléri - Le Crime de la chambre noire, 1915.djvu/43

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leur cordon se resserra. On pénétra dans l’habitation. Le bandit était assis à une table quand les policiers firent irruption dans la chambre où il venait de pénétrer.

Le Chasseur Rouge comprit tout.

— Rendez-vous ! crièrent les policiers.

Le bandit se dressa comme un lion furieux et répondit en déchargeant son revolver sur ses adversaires. Deux hommes furent blessés. Dix policiers accoururent à l’aide. Le Chasseur Rouge s’était retranché dans sa chambre : on le pourchassa derrière les tables et les meubles. Et lui tirait toujours, en reculant.

Bientôt, il fut acculé dans la dernière chambre, aux fenêtres desquels apparaissaient des têtes de policiers.

Le Chasseur Rouge était perdu. Il lui était impossible d’échapper aux griffes qui le menaçaient. Il était assailli de toutes parts. Sans doute lui-même se sentit-il perdu, car, il essaya un moyen de fuite désespéré.

Ayant poussé un véritable rugissement de rage, il ouvrit une des fenêtres de la chambre et bondit au dehors. Dix mains s’avancèrent vers lui pour le saisir ; d’un geste prompt le bandit déchira les doigts sous le poignard qu’il avait tiré de son justaucorps. Puis, d’un effort surhumain, il repoussa le rempart de corps qui lui barrait le passage, et le troua dans un éclaboussement de sang, au milieu des éclairs de la poudre…

Quelques instants après, il avait disparu dans l’ombre de la nuit tombante. Pendant une heure on fouilla vainement les bois environnants. En apprenant cet échec, Savanne poussa un soupir de désespoir.

— On ne le reprendra plus et l’ennemi se sentant menacé se cachera mieux et sera plus terrible que jamais, dit-il à Dauriac. Mais tout n’est pas perdu : il nous reste la complice. Cette nuit même, nous devons la voir… Viens donc comme d’habitude au rendez-vous.