Page:Cléri - Le Crime de la chambre noire, 1915.djvu/9

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Elle prit le parti d’appeler, de crier très fort dans l’espoir que ses parents l’entendraient.

Mais, à ce moment, un bruit nouveau lui parvint. Ce bruit venait de la chambre qu’elle occupait.

Et soudain, un éclair traversa la chambre et Judith Mauvin vit distinctement une arme blanche, dague ou poignard, s’abattre près d’elle, comme projetée par une main invisible. L’instrument de mort frappa le parquet avec un sourd sifflement suivi d’un léger tremblement, puis disparut.

La jeune femme poussa un cri déchirant, un cri d’appel désespéré et, chancelante d’émotion, faisant appel à toute sa volonté, elle se dirigea vers la porte.

Mais, à nouveau, un éclair brilla : elle ressentit une violente douteur à l’épaule droite.

Le mystérieux poignard l’avait atteinte !

Elle tomba, inanimée, sur le parquet.

Le lendemain, M. Mauvin, après avoir à plusieurs reprises vainement appelé sa fille, fit ouvrir la porte de la « Chambre Noire » par un serrurier. On trouva la jeune femme étendue sur le plancher, dans une mare de sang. Elle portait à l’épaule droite une blessure produite par une arme tranchante.

Le commissaire de police, appelé en toute hâte, fit les constatations d’usage.

L’attentat se présentait sous un aspect des plus mystérieux. L’arme du crime était introuvable. Pas la moindre trace du meurtrier. La fenêtre était hermétiquement close, aucune