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À LA RECHERCHE DE L’HOMME MYSTÉRIEUX.


Durant toute la journée qui suivit, mon ami Sagan fut invisible. Je ne le revis que le soir. Nous parlâmes en soupant.

— Comment expliquez-vous la disparition du mystérieux étranger ? lui demandai-je à brûle-pourpoint.

— Je ne sais trop comment il a fui.

— Croyez-vous à l’existence d’une galerie souterraine ?

— Je ne le crois guère. J’ai examiné attentivement tous les murs, sans rien découvrir.

— Nous aurions alors affaire à un fantôme, fis-je ironiquement.

Sagan haussa les épaules.

— Je ne crois que très peu aux fantômes, dit-il, et j’opine plutôt pour l’explication la plus simple : en nous voyant, l’homme mystérieux aura fui par la porte de derrière ou par une fenêtre…

— Mais les policiers l’auraient vu !

— Oui, mais je suppose que ceux-ci ont fait le tour de la maison trop tard. L’homme mystérieux se sera faufilé dans l’ombre, se sera dissimulé derrière les taillis du jardin et aura fui.

— A-t-on fait des recherches à la préfecture ?

— Oui, mais elles n’ont pas abouti. J’ai tenté vainement aussi d’établir l’état-civil de l’étranger : il n’est pas inscrit à Evan. La maison qu’il occupait était inhabitée il y a neuf jours.

— Ce qui permet de supposer que notre magnétiseur s’y est installé il y a quelques jours à peine, à l’effet d’y attirer le jeune Albert Lelong.

— C’est mon avis. Au surplus, tout prouve qu’il avait antérieurement magné-