Page:Cléri - Le secret de la malle rouge, 1915.djvu/39

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bre. Elle avait deux portes, l’une s’ouvrant sur une chambre, l’autre sur le corridor. Je reçus l’ordre de veiller toute la nuit sur la première, mon ami se tiendrait devant la seconde.

Les fenêtres étaient garnies de solides barreaux et empêchaient tout être humain de pénétrer dans la chambre. Sagan s’était assuré plusieurs fois déjà que les murs ne pouvaient livrer passage à personne.

Les deux époux se trouvaient donc enfermés comme dans une forteresse : pour les atteindre, il fallait inévitablement franchir une des deux portes que nous gardions, mon ami et moi.

Des policiers avaient reçu l’ordre de se tenir à notre disposition et d’accourir au premier appel du détective.

Nous souhaitâmes la bonne nuit à nos hôtes et nous nous plaçâmes aussitôt en faction.

Mon ami me serra la main avant de me quitter :

— L’assassin ne pourra agir sans être vu de nous, dit-il. Veillez bien, Darcy !

— Comptez sur moi, mon ami.

Le détective avait pris une chaise et s’était assis dans le corridor éclairé à l’électricité. Quant à moi, je m’installai dans la chambre, près de la porte qui donnait accès à la chambre à coucher des deux époux.

Je m’assis et ouvris un livre…

Les minutes, dès lors, s’écoulèrent monotones.

Un grand silence régnait dans l’habitation.

Par instants, le roulement d’une voiture troublait le calme de la rue.

Par la fenêtre, j’apercevais le ciel éclairé par la lune.