Page:Cléri - Le secret de la malle rouge, 1915.djvu/41

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Un spectacle horrible s’offrit à nos regards. Comme l’avait recommandé le détective, la chambre était restée éclairée. Nous aperçûmes ainsi Mme  Bulck qui râlait, la poitrine ensanglantée.

Son mari venait de se dresser, dans sa toilette de nuit et, les yeux hagards, la face hébétée, la lèvre contractée par la frayeur et l’horreur, il regardait sa malheureuse épouse.

Je voulus me diriger vers le lit sanglant. La voix de mon ami m’arrêta :

— Ne bougez pas, Darcy, commanda-t-il et fermez la porte derrière vous. La victime est là et l’assassin ne peut quitter cette chambre.

J’obéis.

Toujours armé, mon ami s’avança vers la malheureuse femme et d’un geste impératif, il imposa le silence à M. Bulck, qui poussait des cris désespérés.

Mme  Bulck avait un poignard enfoncé entre les deux seins.

Méthodiquement, Sagan parcourut la salle du regard ; puis, il se pencha sous les lits, inspecta tous les coins de la salle, examina les fenêtres. Il n’y avait dans la chambre que la victime, son époux, Sagan et moi.

Effaré, je regardai mon ami.

— L’assassin a donc disparu ! m’écriai-je.

Sagan ne parut pas m’entendre. Il continuait son inspection méthodique et — me semblait-il — inutile.

Je n’en revenais pas ! L’assassin avait