Page:Cléri - Le secret de la malle rouge, 1915.djvu/43

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Toute la matinée, je tins compagnie à M. Bulck, que la douleur avait complètement anéanti.

Il n’avait pu, de son côté, fournir aucun renseignement sur la façon dont le meurtre avait été accompli. Il raconta qu’il s’était endormi vers 11 heures et demie et qu’il était plongé dans son premier sommeil lorsque le cri perçant de sa femme l’avait réveillé en sursaut, quelques secondes avant notre irruption dans la chambre.

Toute la matinée. Sagan fut invisible. Je ne le vis que l’après-midi. Tout de suite, je l’accablai de questions. J’avais hâte de connaître son avis sur le mystère qui entourait les faits qui s’étaient déroulés la nuit. Mais il me parut préoccupé et je n’obtins de lui que bien peu d’éclaircissement.

— Tout ce qui s’est passé est du domaine du surnaturel, remarquai-je.

— Ce n’est pas mon avis.

— Je crois vous comprendre : vous attribuez ce crime à un phénomène magnétique quelconque.

— Aucunement, je puis vous affirmer — et vous savez que je n’affirme que lorsque j’ai une certitude — que le magnétisme n’est pour rien dans ce crime. Le meurtre auquel nous avons assisté paraît incompréhensible, il est vrai ; mais il n’est pas moins vrai qu’il ne peut avoir été commis que d’une façon naturelle. Cet attentat est un fait tout simple. On peut, par l’hypnose, agir à distance, je le sais, mais d’une façon toute morale : on peut transmettre sa pensée, imposer sa volonté ; mais on ne peut agir d’une façon matérielle. Nous avons vu