Page:Cléri - Le secret de la malle rouge, 1915.djvu/47

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tain nous arriva. Je commençais à me lasser de ma vaine attente et je prévoyais déjà que cette nuit-là aucun événement ne se produirait, lorsque je vis remuer le bras de M. Bulck, tandis que son visage, dont les yeux étaient fermés, se contractait comme sous la vision d’un cauchemar horrible.

Et soudain il se produisit un fait tout à fait étrange. Brusquement, notre hôte ouvrit les yeux et se dressa, affolé, sur son séant, les bras tendus comme s’il voulait se défendre contre une attaque imaginaire.

Tandis que ses traits exprimaient le plus mortel effroi, il poussa un cri de douleur en portant la main à la poitrine, comme si une arme invisible l’avait frappé.

Et, horreur ! au même instant, sans que personne se fût approché de lui, sans que la moindre ombre l’eût touché, nous vîmes sa chemise se tacher de sang.

Blessé ! il était blessé !… Blessé sous nos regards attentifs, et aucun être humain ne l’avait approché !…

Sagan se leva. Il entr’ouvrit la chemise de notre hôte, qui poussait de sourds gémissements et découvrit la poitrine : une blessure saignante apparut… Un instant, le détective l’examina attentivement :

— C’est peu grave, dit-il enfin. Darcy, voulez-vous toutefois aller chercher un des médecins qui se trouvent au chevet de Mme Bulck ?

Quelques instants après, je revenais avec le praticien.

— La blessure, heureusement, n’est pas très profonde, conclut le praticien.

— Mais où, diable ! est l’arme du crime ?