Page:Cléri - Le secret de la malle rouge, 1915.djvu/64

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aurait-il pu pénétrer dans la maison sans être vu par les policiers postés aux portes et aux fenêtres ?

Que de mystères allaient se dissiper soudain, dans le coup de théâtre que j’attendais d’une minute à l’autre ! Mais l’heure passait et aucun fait ne se produisait. Déjà minuit avait résonné dans le silence qui planait dans la maison.

Aucun bruit, même dans la rue ; pas un souffle de vent, pas le moindre bruit de pas, pas le moindre craquement de meuble, pas même le tic-tac d’une pendule dans cette chambre…

Seule la respiration calme du dormeur, qu’allait menacer le poignard de l’assassin.

Et si pourtant Sagan s’était trompé ?… Si Albert Lelong allait être frappé par une arme invisible, au moment où nous ne nous y attendrions pas et peut-être sans que nous nous en rendions compte ?…

Et j’écoutais si le jeune homme respirait toujours d’une façon aussi calme… et je m’attendais à entendre tout à coup un cri d’horreur dans les ténèbres…

Enfin !…

Enfin, un bruit sourd venait d’attirer mon attention, un bruit si étouffé que je crus être victime de mon imagination.

Puis ce fut le silence complet.

Que se passait-il ? Qu’allait-il se passer ? Ou que s’était-il passé ?

Le silence se prolongeait… Albert Lelong respirait toujours.

J’avais allongé la tête pour mieux voir. Devant moi était la porte que l’homme mystérieux devait ouvrir, avait dit Sagan.