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Page:Cléri - Le secret de la malle rouge, 1915.djvu/69

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retournai sa vie, je vis l’envers de cette mystérieuse tapisserie. J’appris ainsi que le prétendu coupable avait aimé en secret Miss Jane Law, la sœur de la victime. Ce fait, ou si vous préférez, cette coïncidence, me parut au moins étrange. Pourquoi ce jeune homme se disait-il être le meurtrier de la propre sœur de celle qu’il aimait ? Il y avait là un premier mystère qu’il fallait éclaircir.

Et Sagan raconta comment, observant avec moi les allées et venues d’Albert Lelong, il avait découvert que le jeune homme agissait sous l’empire de la suggestion. Ayant visité la maison du magnétiseur, il ne put relever aucune empreinte digitale. Il en conclut que l’homme mystérieux portait des gants et que — hypothèse logique — il craignait d’être reconnu, ce qui prouvait qu’il était connu de certaines personnes qui eussent pu révéler son identité.

L’inconnu avait fui. Grâce aux traces que le détective releva le lendemain de sa disparition, il put établir que le magnétiseur s’était laissé tomber d’une fenêtre du premier étage sur le sol et que, au moment où les policiers cernaient la maison, il s’était dissimulé derrière les taillis du jardin et avait gagné la campagne.

Mais l’assassin avait donné l’ordre au jeune Lelong de partir pour Rouen. À ce moment, il ignorait que la police allait le traquer : la voie qu’il indiquait involontairement devait donc être bonne. Sagan se renseigna télégraphiquement et apprit que la sœur de la victime, Jane Law, épouse Bulck, habitait rue Mauge, 18, à Rouen.