Page:Cléri - Le secret de la malle rouge, 1915.djvu/75

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— Mais objectai-je, il reste, au sujet du déguisement, un point obscur. Comment expliquez-vous, mon cher ami, que puisque M. Bulck et le magnétiseur ne faisaient qu’un même homme, nous ayons vu passer en auto l’homme mystérieux, alors que nous parlions avec notre hôte ?…

Jusqu’à ce moment, ce problème m’avait torturé l’esprit et la culpabilité de M. Bulck, pour évidente qu’elle parût être, ne me semblait pas encore complètement établie. Je me demandais par quel prodige mon ami expliquerait comment un même homme pût nous apparaître au même instant à deux endroits différents. C’était là un cas de dédoublement tout à fait extraordinaire.

Je ne savais comment mon ami allait se tirer de ce mauvais pas, lorsqu’il se tourna vers moi en souriant :

— C’est très simple, répondit-il. Tout s’explique par ce proverbe que personne n’a jamais compris qu’en en retournant le sens : ce n’est pas l’habit qui fait le moine. Lorsque nous ouvrîmes la malle rouge, nous constatâmes qu’elle était vide. Notre hôte avait, comme on dit, la puce à l’oreille. Il avait confié son déguisement à sa maîtresse, qui habite un appartement non loin de la rue