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Page:Clar - Les Jacques, 1923.djvu/131

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LES JACQUES

« Ils sont revenus vos maîtres, plus arrogants, plus féroces que jamais, ivres de jouissance et de cruauté. Ils ont, bravant les lois de justice que nous donne notre régent, ressuscité la taille aux quatre cas. Ils ne veulent ouïr la parole que par ma bouche notre prévôt Étienne Marcel vous fait parvenir. Écoutez-la, elle vous donne toutes armes pour désobéissance à vos seigneurs fourbes et cruels.

« Chacun pourra résister à ceux qui voudront faire des prises et reprendre sans crainte de peine et d’amende tout ce qui lui aura été enlevé, et si ceux contre qui ces violences seront exercées n’étaient pas assez forts pour y résister, ils pourront appeler à leur secours leurs voisins qui pourront s’assembler par cri public ; et ils ne pourront être assignés sur tout ce qui aura rapport à ces prises par devant les juges ordinaires.

« Les souldoyers, soit français, soit étrangers, ne pilleront point dans le royaume sous peine d’être pendus et il sera permis de leur résister par voie de fait. »

« Ô mes frères qui avez reçu violences et enduré rançons, qui supportez les mercenaires anglais autant que les pillards de ces grandes compagnies dévorant le royaume de France, voici ce qu’au nom de notre grand Étienne Marcel, prévôt des marchands de la bonne ville de Paris, je viens vous mander… Vous sentez-vous le cœur assez ferme pour résister, par voies de fait, à vos bourreaux ?

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