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LES JACQUES

les justiciers impitoyables de qui personne n’eut pitié. Le galop d’un cheval s’entendit, tandis que la place se trouvait envahie d’un flot de gens courant en tous sens. Sa monture trempée d’écume, Conrad passa au galop, sans voir Philippe de Haume et sa fille. Sur son passage semblait naître la clameur qui emplit l’espace peu à peu : — Mort aux nobles ! Mort aux nobles ! Maître Nicole Flamand apparut. On l’acclama, mais c’était Alyse et son père qu’il cherchait. Le plus rapidement qu’il put, il vint à eux. — Philippe, dit-il, je veux vous savoir sauf avec Alyse en ma maison. — Les temps des justes représailles sont-ils arrivés ? interrogea le tailleur de pierres. — Oui, répondit vivement le professeur, avanthier à Saint-Leu, une rixe où les paysans eurent le dessus fut le signal. Guillaume Karlot et ses lieutenants Jean Rose, Jean des Hayes et Germain de Réveillon sont sur les routes. A leur appel, tous se lèvent. Le sang a déjà coulé, Le château de Presles est en flammes, l’abbaye Saint-Vincent a été pillée, les Prémontrais ont abandonné Saint-Martin. Les nobles fuient désemparés, la terreur se répand comme une flamme léchant des feuilles sèches. Tout en parlant, maître Nicole Flamand guidait Philippe de Haume. Alyse les suivait. Des témoignages de sympathie les saluaient à chaque pas, mais ils n’avançaient pas vite. Aussi se trouvèrent- - 159 —

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