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LES JACQUES

le forgeron s’étreignaient, mêlant des larmes à leurs rires de bonheur. Décontenancé, il les suivit, rentrant dans la forge. Frappe-Fort à son tour, soutenant Rouge Le Bâtard.

À ce moment, surgissant du fond noir de la forge, écartant de ses mains maigres les cheveux blancs tachés de suie qui lui couvraient les yeux, spectre en haillons plutôt que créature humaine, la vieille femme s’avançait. Elle approcha du soldat, le regarda, passa ses doigts sur ses vêtements, comme pour le reconnaître à la façon de la chienne. Puis, sans un mot, elle recula dans l’ombre.

Rouge Le Bâtard demeura immobile, frappé de cette apparition. Ensuite, s’adressant au forgeron qui avait suivi la scène :

— Frappe-Fort, dis-moi, est-ce…

— C’est elle, répondit tristement le forgeron.

Mais ne s’occupant plus d’eux, la vieille retrouvait sa place. Louvette venait se coucher près d’elle.

Et la vieille et la chienne reprirent leur attente.

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