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Page:Clar - Les Jacques, 1923.djvu/57

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LES JACQUES

mèches en désordre, la vieille dévisageait le soldat. Était-ce elle, était-ce la chienne qui gémissait ? On n’aurait su le dire.

Frappe-Fort courba sa haute taille vers la vieille et, la montrant à L’Agnelet, répondit :

— Ce qu’est devenue Alyse, demande-le à celle qui, autrefois, s’appelait de ce nom.

Avec une sorte de terreur, ils regardaient la forme décharnée glissant de nouveau sur le sol pour ramper vers son ombre.

— Quel châtiment paiera jamais de tels forfaits, murmura L’Agnelet. Mais frère, dit-il se tournant vers Rouge Le Bâtard, je demeure. curieux de savoir quel miracle te fit connaître mon nom.

— À plusieurs reprises, j’ai appris des nouvelles du village et de ceux qui y vivaient, par Conrad le Jongleur.

Tous dressèrent la tête en entendant ce nom.

— Tu connais Conrad ? demanda Frappe-Fort.

— Je l’ai rencontré, la première fois, sur la route de Picardie, puis après sur d’autres chemins. Et, continua Le Rouge baissant la voix, nous avons échangé le serment.

— Frère, frère, interrogea le forgeron violemment ému, tu serais des nôtres ?

— Il sait la chanson, murmura L’Agnelet.

— Chut ! fit vivement le moine en se dressant, voici quelqu’un.

On frappait à la porte. Une jeune femme entra.

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