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Page:Clar - Les Jacques, 1923.djvu/70

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LES JACQUES

chamarrée qu’une haute ceinture de cuir serrait à la taille et dont le bas se découpait en languettes. Ses fortes jambes s’emprisonnaient de chausses collantes. De moelleux escarpins chaussaient ses pieds.

Le chapelain avait robe de bure. Sa grosse tête rase dodelinait tandis qu’il parlait.

Si, au foyer de Guillemette, un feu de bourrées brûlait chichement, d’énormes bûches répandaient en la salle à manger de messire de Boisfleury une béate douceur. Ce n’était d’eau ni de cervoise aigre que l’intendant refraîchissait le gosier altéré de son convive, mais de vin de Laon aromatisé. Et le petit pain de pur froment que rompait dame Jacqueline n’avait aucune ressemblance avec la miche noirâtre que se partageaient Frappe-Fort et ses compagnons.

-Notre sire, dit le chapelain, dut promettre douze mille livres tournois pour la délivrance de sa captivité.

— Que de bel argent ! soupira Jacqueline de Boisfleury.

— Il faudra le trouver, hé, hé, rit le chapelain.

— Peuh ! ceci ne souffre point chicane, riposta dame Jacqueline haussant les épaules, n’en a-t-on point découvert lorsqu’Enguerrand de Coucy partit pour les combats.

— Où, dit-on, il brilla fort peu, hé, hé, dit le chapelain que le vin de Laon rendait bavard.

— Nobles sont-ils faits pour se battre ? N’est-ce point là occupation de vilains !

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