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Page:Clar - Les Jacques, 1923.djvu/75

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LES JACQUES

d’autres manches étroitement collantes. Un collier d’or orfévré fermait à son cou une fine gorgerette. Ses cheveux fauves étaient prisonniers d’une crépine de fils d’argent qu’un bandeau de pierreries ajustait à son front. Des mules pointues annonçaient la prochaine chaussure à la poulaine qui allait nécessiter l’usage de la chaînette la tenant recourbée.

Quand entra Jacqueline de Boisjoly, Margaine de Coucy jouait avec un petit chien blanc.

— Bonjour, mignonne, répondit-elle au salut de la visiteuse, serait-il deux heures ?

— Point encore, assura Jacqueline laissant glisser sa chape et retirant sa huque.

— Viens ça, jolie, notre homme sans doute ne tardera point à paraître. Crois-tu qu’il songe à ce qui l’amène ?

— Je ne saurais l’imaginer, mais cela m’étonnerait fort. Ces êtres grossiers ne sont point capables de réflexion.

Jacqueline vint s’asseoir sur un coussin aux pieds de Margaine de Coucy dont elle baisa la main. Son enjouement, un orgueil sachant plier en flatterie, sa grâce, avaient fait d’elle une confidente intime.

— C’est merveille, reprit la noble damoiselle caressant les beaux cheveux bruns de Jacqueline, que tu m’aies trouvé qu’elle était sa sœur. Il possèdera certainement grande joie de la revoir.

— Surtout de si près, fit Jacqueline avec une moue moqueuse.

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