méthode plus scientifique pour le texte et pour les tables : c’est ce que j’ai fait. Des raisons particulières m'ont engagé à donner d'abord les bas-reliefs du Musée, en les faisant suivre des autels, des inscriptions et des autres monumens divers. J’ai pensé que les bas-reliefs (et notre Musée est l'un des plus riches en ce genre de monument), offrant plus que les statues une grande masse de détails mythologiques et archéologiques, il y avait quelque avantage à les mettre en première ligne ; et qu'il serait plus commode d'y renvoyer lorsqu'on traiterait des statues. Mais devant, d'après le plan de mon ouvrage, produire tout ce que le Louvre renferme d'antique et de moderne, les bas-reliefs des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles de la galerie d'Angoulême ont dû faire suite à la collection des antiques ; ce qui n’a nul inconvénient, puisque, si ces deux parties se touchent, elles ne se confondent pas, et qu'il était assez convenable de traiter, les uns près des autres, des monumens du même genre, en présentant, d'un côté, tous les bas reliefs antiques du Musée royal, et de l’autre tous les modernes du Louvre. Il en est de même des inscriptions hiéroglyphiques, grecques et latines ; peu importe qu'elles ne viennent qu'après des bas reliefs modernes, puisqu'elles en sont entièrement séparées. Dans un voyage, des objets variés ne se montrent ils pas ou successivement ou à la fois à vos regards, et de la description d'un lac on passe à celle d'une forêt ; d'un temple antique à une église, et d'une inscription grecque à une collection moderne. Au lieu d'y perdre, l'intérêt y gagne et varie à chaque pas ; et cependant j'ai été loin du me permettre tant de licences ; malgré ses avantages, je n'ai pas eu recours à cet intérêt, qui naît de la diversité ; l'antique et le moderne ont marché l'un à la suite de l’autre, mais à distance et sans se réunir.
J'ai donné tous mes soins à ce que les lettres des inscriptions eussent la même forme que sur les marbres, et il y en a beaucoup que j'ai copiées moi-même après les avoir fait mouler pour les mieux étudier. Quant aux inscriptions hiéroglyphiques, il serait difficile d'en trouver qui fussent rendues avec plus d'exactitude ; les copies en avaient été revues avec un soin scrupuleux par mon collègue et mon ami Champollion le jeune, et elles ont été gravées par l'habile main de M. Bigant, avec cette connaissance du caractère et du style égyptiens qu'il possède si bien. Feu Salvolini, l'élève de Champollion [IX]