y comparer les styles divers que les différens pays grecs et romains ont donné à leurs divinités, et l'on sait que les médailles, de même que les pierres gravées, au travail desquelles s’exercèrent, chez les anciens, les plus grands talens, offrent des modèles aussi parfaits que les plus belles têtes de statues et de bustes antiques.
Tout en suivant Visconti dans sa double iconographie, j’ai cru pouvoir m’en écarter en quelques points : ne voulant offrir que des têtes que l’on puisse regarder comme des portraits, ou positifs ou de convention, j’en ai écarté celles qui, provenant de temps barbares ou de décadence, et n’ayant presque pas trace de figure humaine, n’ont jamais pu être des portraits, et ne nous apprennent rien sur les traits, la physionomie des personnages qu’elles sont censées représenter ; elles n’ont, ce me semble, nul droit de faire partie d'une iconographie.
Lorsqu’on examinera avec attention les têtes du mon recueil iconographique, il sera facile de reconnaître que celles qui sont tirées des médailles ne sont pas des copies des planches de Visconti : je n’en ai emprunté que les noms, et, à moins qu'il ne m’ait été impossible, comme pour quelques bustes et des pierres gravées, de recourir aux originaux, j’ai fait copier toutes les têtes d'après les médailles de la Bibliothèque royale, sous les yeux de MM. les conservateurs, qui ont reconnu que les dessins faits par M. Garson sont de la plus grande exactitude, et la gravure en a mis autant à les reproduire. On verra ainsi dans mes planches que, pour donner plus de prix à mon iconographie, j’ai fait dessiner de deux et de trois côtés les bustes-portraits du Musée royal, et que j’en ai agi de même pour les têtes de statues de personnages dont nous n’avons pas les bustes. Il est souvent curieux de rapprocher des têtes de marbre ou de bronze les portraits que nous ont conservés les médailles.
Les précieuses découvertes et les immenses travaux auxquels s'est livré, en Egypte, notre Champollion, dont la perte si prématurée au milieu de ses succès et de toutes ses espérances, se fait tous les jours plus vivement sentir, nous a enrichis d’une foule de dessins, que lui ont fourni les monumens et qui sont un vrai trésor pour la science archéologique. Celle de l’iconographie peut trouver aussi à y faire une intéressante récolte, et peut être, grâce aux noms qui accompagnent les figures que présentent en bas relief, en statues et [XXXVI]