Page:Claretie - Bouddha, 1888.djvu/15

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— Non.

— L’air que chantait Antonia Boulard.

— Ah ! ah ! Antonia ! Encore !

— Toujours, fit le turco en essayant de sourire. Quoique… si tu savais, mon cher !

Il s’arrêta encore, écoutant toujours l’air pétillant qui montait vers lui comme une mousse de champagne au haut du verre, et, instinctivement, ses doigts battant la mesure sur la table de marbre, il se laissait aller à murmurer le fredon d’autrefois, le couplet de la petite mousmée d’Yokohama, amoureuse du dieu Bouddha :

Ah ! Bouddha, Bouddha,
Mon petit Bouddha,
Que tu m’as fait de la peine !
Bouddha me bouda
Le cruel Bouddha !
Je l’implore à perdre haleine !
Ah ! Bouddha,
Cher Bouddha,
Doux Bouddha…