Page:Claretie - Bouddha, 1888.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bondissaient dans l’enfer. Une mine éclate. La terre tremble. Nous avons les poils roussis et les vêtements brûlés. Quarante turcos de ma seule compagnie disparaissent comme dans un cratère de volcan. En avant ! en avant ! On n’entend pas les cris de mort, tant nos chacals poussent des cris de rage. Les balles sifflent, les boulets ronflent, les fougasses éclatent. En avant ! Les turcos sont déjà dans les retranchements, clouant aux fascines de bambous les volontaires au front croisé de rouge, étranglant les Chinois, mordant au sang, comme des loups, ces Pavillons-Noirs qui se défendent comme des lions… Je n’ai jamais vu motte de terre pétrie de tant de sang !

Et, les retranchements emportés, mes tirailleurs sautent hors des tranchées, poursuivant les Célestes et leur arra-