Page:Claretie - Bouddha, 1888.djvu/64

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Pas de porte à la pagode ; du seuil, nous apercevons seulement un trou noir, rayé de coups de feu. Nous entrons. Une fusillade abat à mes côtés trois de mes hommes, et je pénètre presque seul dans cette bauge laquée et dorée, au fond de laquelle, comme des sangliers forcés, les Pavillons-Noirs nous attendent. Je verrai toujours ce spectacle, je te dis : des cadavres sur les dallages, les colonnes avec leurs inscriptions dorées enveloppées de fumée, des silhouettes bizarres et mêlées de dieux et d’êtres vivants, tous grimaçants, depuis ce dieu tout vert que nos troupiers appelaient le diable, jusqu’à des réguliers chinois armés et faisant feu ; — et au fond, au milieu de ces idoles peinturlurées, et de ces Pavillons-Noirs adossés aux parois rouges de la pagode, une statue de Bouddha, un grand Boud-