Page:Claretie - Fr. Coppée, 1883.djvu/16

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


De mener des petits enfants à son côté,
Et de nouveau je veux aimer, espérer, croire !…
— Excusez. J’oubliais que je conte une histoire,
Mais en parlant de moi, lecteur, j’en fais l’aveu,
Je parle d’Olivier qui me ressemble un peu.

Quelles notes biographiques vaudront jamais celles que tout homme pourrait donner sur lui-même ?

L’enfant qui errait, flânait ainsi avec son père, fut mis en pension chez Hortus. Il se rappelle que, à six ans, en 48, il voyait du balcon de ses parents, dans le jardin de l’hôtel Monaco, alors quartier-général de Cavaignac, bivouaquer les soldats pendant les journées de Juin.

L’enfance de François Coppée fut, encore un coup, celle des humbles. Coppée s’en fait gloire. Il a raison. Saluons ces laborieux et ces honnêtes. Le père faisait durer longtemps ses redingotes de la Belle Jardinière ; la maman faisait des « rôles » pour des petits entrepreneurs du voisinage et savonnait le menu linge. Les deux sœurs aînées étaient peintres ou peintresses, et copiaient les tableaux du Louvre. Coppée fut ainsi élevé par des femmes, dans un milieu d’art, ce qui a certainement développé sa sensibilité et son goût. De Mlle Annette