adjoint au Sénat, — devenu ensuite simple Luxembourg, — Coppée a démissionné, deux ans après, en faveur de Leconte de Lisle, le très admirable poète. Depuis, on a donné à l’auteur d’Olivier la bibliothèque du Théâtre-Français, la croix, trois prix à l’Institut ; mais il n’y a guère que quatre ou cinq ans qu’il est libre et vit à son gré. Encore lui a-t-il fallu, comme Théophile Gautier, accepter la corvée d’un feuilleton.
J’ai voulu lui faire raconter sa vie littéraire, mais comme tous les hommes — surtout lorsque le cap de la quarantaine est doublé — c’est surtout vers son enfance, ses débuts, les belles heures où l’on croyait à toutes les chimères, que s’est reportée sa pensée. Plus l’homme fait de pas dans l’existence, plus il regrette les premiers qu’il a faits.
Avec Coppée, les souvenirs sont tout intimes. Des impressions d’art. Rien de politique.
Il a pourtant fort bien parlé de la politique, certain jour :
« C’est une science, a-t-il dit, une science peu exacte, mais une science enfin, et pour celle-là pas plus que pour les autres, je ne me sens aucune aptitude, j’ai cette modestie, plus rare qu’on ne pense par le temps qui court, de me considérer comme tout à fait inca-