Page:Claretie - Fr. Coppée, 1883.djvu/39

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nieux. Ainsi, et dans tout ce qu’il confie à ses vers et à ses livres, François Coppée nous apparaît non comme un satisfait dans le sens égoïste du mot, mais comme un sage, un jeune sage, que les nouveaux venus vont saluer comme un maître et qu’ils aiment bientôt comme un ami. Remarquez que presque tous les volumes de vers des débutants sont dédiés à Coppée quand ils ne portent point le nom de l’auteur de la Justice. C’est que Coppée les aide, les encourage, écrit parfois pour eux une préface, comme pour le recueil de M. R. du Costal ou le Reliquiæ du jeune et pauvre Read. C’est que Coppée est un maître sans morgue, un artiste sans pose, respectueux de son métier jusqu’à la religion — amoureux de l’harmonie et de la sincérité ; ayant souffert et aimant la vie ; connaissant les hommes et ne les détestant pas ; laborieux et loyal ; rêvant les bravos du théâtre et leur préférant le murmure de quelque grève bretonne ; retouchant, à l’heure j’écris, un drame italien que nous donnera l’Odéon bientôt, et tout prêt à s’échapper pour aller à Florence ou à Douarnenez chercher quelque impression d’art ou quelque bain d’oubli dans le vent de mer. Un poète, en