Page:Claretie - Jules Sandeau, 1883.djvu/30

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Le 11 février 1858, M. Jules Sandeau avait été élu membre de l’Académie française. La poésie et le roman sortaient à la fois, ce jour-là, victorieux de la bataille. M. Victor de Laprade succédait à Alfred de Musset, et M. Jules Sandeau à M. Briffaut. « L’élection de MM. de Laprade et Sandeau, disait l’Artiste, donne raison à nos espérances et réconcilie heureusement l’Académie avec la littérature. Un culte sincère pour la poésie, un rare talent de forme, un sentiment élevé des grandes choses de l’art, méritaient depuis longtemps à M. de Laprade l’honneur qui lui échoit. M. Sandeau, qui n’est qu’un conteur, mais un conteur de la meilleure école, n’était pas moins digne du fauteuil académique. Observateur délicat des mœurs modernes, interprète charmant des sentimentalités nouvelles, paysagiste quand il le veut être et poète presque toujours, l’auteur du Docteur Herbeau sera désormais l’une des physionomies les plus sympathiques de l’Académie française. Cette élection sera d’un bon exemple ; elle nous rassure pour l’avenir. »

La vérité est que Jules Sandeau était de ceux qui honorent une Compagnie comme l’Académie. On lui fit bien sentir que, pour la pre-