Page:Claretie - Jules Verne, 1883.pdf/36

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Il n’est vraiment pas facile de trouver au théâtre ni ailleurs cette chose exquise et rare, la nouveauté. Le nouveau était déjà bien vieux du temps de Salomon. Il n’y a peut-être plus, en ce monde, qu’un parti à prendre, c’est de renouveler, d’aviser et, pour créer tout exprès un barbarisme, d’originaliser le banal. C’est, je le répète, ce que Jules Verne a fait dans ses livres et aussi dans les féeries scientifiques dont je viens d’écrire les titres. Féeries ? Non. Panoramas, le mot est plus juste.

En dépit du succès de Michel Strogoff, le Tour de Monde de la Porte-Saint-Martin est resté le type de ce genre de pièces. Une légère intrigue amoureuse, des tableaux variés, une certaine vérité suffisamment romanesque, l’impossible rendu acceptable et encadré dans les plus beaux décors du monde ; voilà la pièce. On connaît le roman : Philéas Fogg, un original, membre d’un club important de Londres, esprit méthodique et résolu, a parié de faire le tour du monde en quatre-vingts jours, comme cet officier de hussards hongrois — mort dans les inondations de Szegedin — M. de Subowiczh, avait parié de venir à cheval de Vienne à Paris en deux semaines. Philéas Fogg