Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/110

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

montions pour les manœuvres, nous aurons toujours au-dessus de nos têtes ce sourire de la patrie !

Ils comprenaient bien ces mots, les soldats. L’Alpin est un poète en action, comme le marin ; poète naïf et sublime, en qui la poésie entre par les pores, et qui rêve aussi devant l’infini.

Les étoiles maintenant s’allumaient comme la veille, sur l’Alpe où la petite troupe allait sommeiller. Mais Deberle attendait Orthegaray. Il lui tardait de serrer la main du brave garçon. Le chasseur ne revint que tard dans la nuit, harassé. On le mena au capitaine.

— Mon brave Orthegaray ! fit Deberle en lui tendant la main.

— Ah ! dit le petit Basque, ç’a été dur ; mais ça y est.

— Pas d’accident ?

— Une bêtise. J’ai glissé sur un