Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/122

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armes, apporte sa vie. L’Alpin italien faisait ainsi. Il en avait assez du service en Italie. Servir ailleurs, avec les mêmes obligations, les mêmes devoirs rudes, eh bien ! c’était du nouveau. Une aventure. Il la tentait.

On l’amena devant Deberle. Les soldats français examinaient le déserteur, détaillaient son costume, sur le chapeau la plaque de cuivre estampée aux armes royales, la plume d’aigle plantée dans une olive sur la cocarde, tricolore aussi, le pantalon gris à passepoil rouge ; ils examinaient son armement, le fusil, genre Mannlicher à poudre balistite, et ils disaient tout bas (la chaussure, mère des ampoules, était la grande préoccupation de ces pauvres gens en marche) :

— Fameux, leurs brodequins !

— Ils sont bien chaussés !