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raient sciemment violé la frontière ? Impossible. Quoi qu’il en fût, il fallait donner satisfaction à ces inquiétudes romanesques des soldats, expliquer la cause de l’accident, retrouver les trois lambeaux d’étoffe tricolore. La compagnie s’assombrissait, devenait de méchante humeur, humiliée par le voisinage, par ces couleurs du fort Margherita, toujours hissées, insolemment intactes.
— Et s’ils l’avaient volé ? grommelaient les Alpins.
— Nous retrouverons le drapeau, dit Deberle.
Il fit appeler Orthegaray.
— Viens avec moi, nous irons ensemble !
Oui, il voulait aller lui-même, monter sur le pic avec le petit Basque et, quand on aurait retrouvé l’étendard, le remettre debout, sous les regards des