Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/166

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eux du haut du versant italien.


Il y avait là comme une gageure de courage, une bravade d’amour-propre et il s’agissait d’arriver, d’arriver vite, avant que les chasseurs alpins de l’autre nation eussent, plus rapprochés puisqu’ils étaient à mi-chemin, plus bas, atteint le fond du trou où gisait le drapeau.

Et le capitaine Salvoni avait raison : c’était la frontière. Le fond du gouffre délimitait deux patries, et le drapeau aux couleurs françaises était tombé de telle sorte qu’il étendait ses plis à la fois sur le sol de France et celui d’Italie.

Eh bien ! il fallait le remettre